EPR


Lire le dossier spécial réalisé par le Réseau Sortir du Nucléaire

http://www.sortirdunucleaire.org/EPR-fiasco-monumental

epr-les-2-rep

Et tout particulièrement l’article paru dans le numéro 70 d’août 2016 de la revue Sortir du Nucléaire « EPR de Flamanville : mettre fin au fiasco »

http://www.sortirdunucleaire.org/EPR-de-Flamanville-le-fiasco-industriel


EPR : l’essentiel

L’EPR (European Pressurized Reacteur) est un réacteur conçu et développé par Areva.

Présenté comme un réacteur de 3ème génération, il n’est en réalité qu’un REP « amélioré » (Réacteur à Eau Pressurisée, les 58 réacteurs actuellement en service en France sont des REP).
Plus puissant, fonctionnant au MOx, il est supposé produire moins de déchets, et est prétendument plus sûr.

  • EPR de Flamanville (Presqu’île du Cotentin) :

Démarré en 2007 pour un coût initial de 3,3 Md€ et une mise en service prévue en 2012, le chantier a connu de nombreux problèmes, et continue d’avancer de façon chaotique.

Aujourd’hui EDF promet la fin des travaux pour le 4ème trimestre 2018, et le coût s’élèverait désormais à 10,5 Md€.

De nombreuses malfaçons jusqu’ici dissimulées par Areva, et l’inquiétude de plus en plus clairement exprimée par l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) font douter de la capacité d’EDF à respecter cette nouvelle échéance.

Beaucoup de voix s’élèvent, y compris au sein d’Areva, pour dénoncer la dangerosité de « ce monstre » qui plus que tout autre réacteur, pourrait devenir incontrôlable en cas d’incident grave.

Ajoutons que pour faire baisser la facture le chantier a massivement recours à la sous-traitance. Les conditions de travail et la sécurité sur le chantier ont été largement dénoncées : accidents mortels, emploi de travailleurs étrangers non déclarés en situation de quasi-esclavage. En 2011, l’ASN dénonçait « un manque de compétences, de formation à la culture de sûreté des intervenants » et des  « lacunes d’EDF dans la surveillance des sous-traitants ».

  • Olkiluoto (Finlande)

Le chantier de l’EPR d’Olkiluoto en Finlande, démarré en 2006, est à peine plus avancé ; son coût initial de 3 Md€ s’élèvera finalement à plus de 10 Md€.

Ce 1er EPR ayant été vendu aux Finlandais par Areva au prix ferme de 3 Md€, il reviendra donc aux contribuables français d’honorer cette perte financière.

  • Hinkley Point (Grande-Bretagne)

Quant à la vente de 2 EPR aux Britanniques, dont le contrat vient d’être signé, elle rencontre une très large opposition au sein même d’EDF et est l’objet de plaintes devant la justice européenne.

EDF s’enlise dans une situation financière désastreuse qui met en péril jusqu’à son existence.

Pourtant la loi de transition énergétique de 2015 prévoit la sortie progressive du nucléaire et une réduction de la production à 50 % d’ici 2025. Alors que la Cour des comptes souligne qu’il faudrait pour cela fermer 17 à 20 réacteurs, EDF s’obstine sur l’EPR de Flamanville.

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Entreprise publique fondée en 1946, EDF est le 1er fournisseur d’électricité dans le monde. En 2005, l’entreprise introduit 15% de son capital en bourse. L’action vaut alors 32 €. En 2007 elle atteint un niveau record de 86 €. Mais depuis c’est l’inexorable descente aux enfers : elle oscille actuellement entre 10 et 11 €, son cours le plus bas ayant été enregistré en février 2016 : 9,50 €